La vengeance est un plat que je mange tout de suite
On ne vous l'apprendra pas, le petit monde du cinéma français n'est pas spécialement propice à la création d'œuvres cinématographiques hexagonales qui pourraient se rattacher à ce que l'on regroupe sous l'appellation fort galvaudée mais tout de même fort pratique de cinéma de genre (films d'action, films fantastiques, films de science-fiction, films policiers, thrillers... Bref, tout ce qui n'est pas majoritairement une comédie, un drame ou une comédie dramatique), c'est indéniable.
Les exemples de metteurs en scène qui ont décidé de traverser l'Océan Atlantique pour pouvoir assouvir des envies de cinéma qu'ils ne pouvaient pas satisfaire sur le sol français ne manquent pas, c'est irréfutable. Pourtant, quand bien même il se déroule à Los Angeles et regroupe une palanquée d'acteurs ayant montré leur trogne dans des blockbusters hollywoodiens (Chadwick Boseman en Black Panther dans "Captain America : Civil War" puis dans le film éponyme qui sortira l'hiver prochain, Luke Evans en Owen Shaw dans la saga "Fast & Furious" depuis le sixième épisode et Bard l'Archer de deux opus de la trilogie du Hobbit, Tom Felton en Drago Malefoy dans la saga "Harry Potter" et Alfred Molina en inoubliable monstre tragique du monumental "Spider-Man 2" de Sam Raimi ), "Message From The King" du réalisateur belge Fabrice Du Welz n'est pas un film américain si l'on en croit Allociné. Quand bien même Wikipédia aurait raison en affirmant qu'une partie du film a été financée par les Etats-Unis, cette production multinationale est à la fois belge, britannique et... française.
Les exemples de metteurs en scène qui ont décidé de traverser l'Océan Atlantique pour pouvoir assouvir des envies de cinéma qu'ils ne pouvaient pas satisfaire sur le sol français ne manquent pas, c'est irréfutable. Pourtant, quand bien même il se déroule à Los Angeles et regroupe une palanquée d'acteurs ayant montré leur trogne dans des blockbusters hollywoodiens (Chadwick Boseman en Black Panther dans "Captain America : Civil War" puis dans le film éponyme qui sortira l'hiver prochain, Luke Evans en Owen Shaw dans la saga "Fast & Furious" depuis le sixième épisode et Bard l'Archer de deux opus de la trilogie du Hobbit, Tom Felton en Drago Malefoy dans la saga "Harry Potter" et Alfred Molina en inoubliable monstre tragique du monumental "Spider-Man 2" de Sam Raimi ), "Message From The King" du réalisateur belge Fabrice Du Welz n'est pas un film américain si l'on en croit Allociné. Quand bien même Wikipédia aurait raison en affirmant qu'une partie du film a été financée par les Etats-Unis, cette production multinationale est à la fois belge, britannique et... française.
Depuis quelques semaines, on a eu le droit à un joli enchaînement de films d'espionnage, de films de vengeance ressemblant à des transpositions du western au XXIème siècle, de films de super-héros louchant sur le film de gangsters et de films catastrophes provenant d'horizons multiples. "Message From The King" prolonge donc cette très agréable série de longs-métrages qui placent au cœur de leur fabrication l'amour et la compréhension du cinéma quand bien même il pourrait en constituer le maillon faible mais un maillon tout de même très solide.
Avec son premier degré salvateur et son refus de la distanciation qui se manifeste par une évolution du scénario qui fait quasiment tout du long corps avec l'évolution de son protagoniste, la dernière réalisation de Fabrice Du Welz est d'une consistance et d'une cohérence telle qu'elle ne fait jamais d'embardées hors d'une ligne directrice profondément désabusée et désespérée. Ne recourant que très peu à la violence graphique et de manière très brève à chaque fois, "Message From The King" parvient à chaque fois à en faire ressortir toute la brutale cruauté à l'image de ce cadavre à la morgue dont les mutilations reviendront à plusieurs reprises hanter le personnage principal.
Cette puissance atmosphérique est sublimée par le talent avec lequel le réalisateur et sa directrice de la photographique Monika Lencszewska captent la force cinégénique de leur décor : qu'elle soit jaunie par un soleil aussi chaleureux qu'écrasant qui vient joliment contraster avec les zones d'ombres du cadre, qu'elle soit bleutée et battue par une pluie torrentielle ou que ses nuits soient illuminées par des néons et des lumières artificielles, Los Angeles est un élément indispensable à la portée cinématographique de "Message From The King".
Au-delà de la tonalité et de l'aspect visuel qui se marient d'une manière très harmonieuse, il faut également souligner la performance de Chadwick Boseman. Le personnage peut se révéler aussi bien timoré et peu à son aise, traduisant le malaise de l'étranger dans un environnement auquel il n'appartient pas pour mieux en faire ressortir la dimension oppressante et grotesque, que brutal tout en portant constamment - et cela va de pair avec l'ambiance désespérée et tragique de "Message From The King" - la douleur et le drame liés à l'amour qui l'ont poussé à traverser le monde pour aller porter secours à sa sœur en détresse. Cette dimension émotionnelle qui découle des liens fraternels traverse le film de part en part jusqu'à un très beau générique de fin.
Avec son premier degré salvateur et son refus de la distanciation qui se manifeste par une évolution du scénario qui fait quasiment tout du long corps avec l'évolution de son protagoniste, la dernière réalisation de Fabrice Du Welz est d'une consistance et d'une cohérence telle qu'elle ne fait jamais d'embardées hors d'une ligne directrice profondément désabusée et désespérée. Ne recourant que très peu à la violence graphique et de manière très brève à chaque fois, "Message From The King" parvient à chaque fois à en faire ressortir toute la brutale cruauté à l'image de ce cadavre à la morgue dont les mutilations reviendront à plusieurs reprises hanter le personnage principal.
Cette puissance atmosphérique est sublimée par le talent avec lequel le réalisateur et sa directrice de la photographique Monika Lencszewska captent la force cinégénique de leur décor : qu'elle soit jaunie par un soleil aussi chaleureux qu'écrasant qui vient joliment contraster avec les zones d'ombres du cadre, qu'elle soit bleutée et battue par une pluie torrentielle ou que ses nuits soient illuminées par des néons et des lumières artificielles, Los Angeles est un élément indispensable à la portée cinématographique de "Message From The King".
Au-delà de la tonalité et de l'aspect visuel qui se marient d'une manière très harmonieuse, il faut également souligner la performance de Chadwick Boseman. Le personnage peut se révéler aussi bien timoré et peu à son aise, traduisant le malaise de l'étranger dans un environnement auquel il n'appartient pas pour mieux en faire ressortir la dimension oppressante et grotesque, que brutal tout en portant constamment - et cela va de pair avec l'ambiance désespérée et tragique de "Message From The King" - la douleur et le drame liés à l'amour qui l'ont poussé à traverser le monde pour aller porter secours à sa sœur en détresse. Cette dimension émotionnelle qui découle des liens fraternels traverse le film de part en part jusqu'à un très beau générique de fin.
Là où "Message From The King" pêche, c'est dans une composante essentielle à la réussite d'un film, à savoir son rythme. D'une heure trente-quatre seulement, le dernier long-métrage de Fabrice Du Welz suscite malheureusement fréquemment l'ennui et se perd à de nombreuses reprises dans des longs tunnels explicatifs trop verbeux qui viennent parfois rendre l'intrigue trop confuse.
Toutefois, il serait dommage de s'arrêter à ce dernier constat pour se priver du visionnage de "Message From The King". C'est une oeuvre radicale dont la tonalité, la mise en scène, la photographie, les thématiques et l'interprétation forment un tout d'une consistance très appréciable avec des moments de cinéma brut à côté desquels il est toujours regrettable de passer.