Par Louis-Antoine Jonathan
Joachim Trier clôt sa trilogie sur Oslo avec ce film "Julie (en 12 chapitres)". Un long-métrage en forme d’initiation pour une trentenaire d’aujourd’hui. En l'occurrence, la révélation Renate Reinsve.
Avec "Nouvelle Donne" (2006) puis "Oslo, 31 août" (2011), Joachim Trier avait fait d’Oslo un personnage à part entière de ses histoires. Ces dernières mettaient en scène une certaine idée de la société moderne norvégienne. Cela se retrouvait dans les thèmes de l’amitié et du succès dans le premier film. Dans ceux de l’addiction et de la fatalité dans le second. Le dernier tome de sa trilogie réussit à résonner brillamment avec notre époque et nos questionnements contemporains.
De la difficulté de la vie

Joachim Trier touche, à travers son héroïne et ses pérégrinations, à des préoccupations qui nous sont proches. Il arrive à parler de sujets forts de notre actualité. Tel est, par exemple, le cas avec le mouvement féministe Me Too. Ce dernier trouve place dans un récit résolument moderne, en phase avec une jeunesse indécise et se retrouvant démunie face à la pression sociale. Julie ne peut s’empêcher d’être animée par des envies de vie et de liberté, à la fois dans ses choix de carrière ou amoureux, face aux très bons et justes Herbert Nordrum et Anders Danielsen Lie.
Fidélité avant tout
Avec "Julie (en 12 chapitres)", Joachim Trier a fait des infidélités à la capitale norvégienne, comme ce fut le cas dans le brillant "Back Home" (2015), incursion internationale avec Isabelle Huppert et Gabriel Byrne. Mais, à domicile ou à l'extérieur, le cinéma de Trier peut continuer longtemps à nous bouleverser.