Par Justine Briquet
Après son prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes pour son interprète principale Emily Beecham, "Little Joe" de l’autrichienne Jessica Hausner était présenté ce samedi 9 novembre au Arras Film Festival. Une phyto-généticienne nommée Alice met au point « une plante du bonheur » qui va progressivement se révéler plus destructrice qu’elle n’y paraît. Si sur le papier, le scénario avait tout pour donner naissance à un grand film de genre, la réalité est toute autre. Le film sort ce mercredi 13 novembre sur nos écrans. Critique.
Une fleur rouge vermillon aussi belle que vénéneuse que l’on doit chérir, comme l’être vivant qu’elle est. Il suffit d’humer quelques secondes son pollen pour profiter de ses pouvoirs thérapeutiques. Des pouvoirs qui se révéleront très inquiétants. Tous ceux qui respirent ce pollen magique sortent changés de cette expérience, comme obsédés par cette plante qui se transforme peu à peu en un véritable objet horrifique. Le fils d’Alice, autrefois si affectueux et attentionné envers sa mère, change brusquement de comportement au point de rejeter celle-ci et de sombrer subrepticement dans une folie inquiétante. Le propos principal de ce conte filmique, à savoir la dénonciation des OGM, aurait dû être intéressant. Malheureusement, cette belle idée de voir la nature contre-attaquer la manipulation humaine est desservie par une intrigue cousue de fil blanc et des personnages froids, sans grand intérêt.

"Little Joe" n’aura pas été l’avant-première la plus marquante de ce début de festival arrageois, donc. Mais beaucoup d’autres films au programme nous promettent de beaux moments. Affaire à suivre.