Introduction : entretien avec Arthur C. Clarke qui nous offre une projection de l'avenir assez juste, où l'ordinateur sera central dans les modes d'échange et de communication, avec une mise en valeur de ses aspects positifs (plus de liberté, dichotomie entre activité professionnelle et le lieu de son exercice, etc). Il s'en suit une série de tranches de vie situées autour de différentes campagnes de lancement de produits s'étalant de 1984 à 1998, depuis le Macintosh jusqu'au retour du fils prodige au sein de la société dont il avait été viré avec l'Imac.
Globalement, le montage et l'interprétation d'un casting impeccable font qu'on ne s'ennuie pas trop durant les deux heures de la projection. On y découvre, si on en avait la curiosité, un chef d'entreprise doté de l'empathie d'un parpaing, si ce n'est moins. Syndrome d'Asperger ou sociopathe notoire ? Dans mon cas, j'ai envie de dire que ça n'a aucune importance tant le portrait proposé à la gloire d'un ponte du libéralisme me laisse de marbre. Quelques inserts d'image à la manière de Tueurs-Nés et une intrigue qui sent le "Nixon" réchauffé ne parvienne pas à susciter la même fièvre que m'impose Oliver Stone.
Séquence après séquence, on a finalement l'image d'un homme dont le plus grand achèvement dans sa vie aura été de sauver la boîte qu'il avait créé et faire des milliards au prix du licenciement de collaborateurs et salariés qui lui avaient fait confiance. Mais sa représentation est au bout du compte celle d'un homme qui reste enfermé dans les halls d'exposition, les bureaux et les garages puisque le seul plan en extérieur n'intervient qu'à la fin pendant quelques minutes avant qu'il ne replonge dans le noir pour la présentation de son nouveau produit. Il tourne le dos aux voies de salut qui lui sont offertes à-travers la voix de ses plus proches partenaires, Steve Wozniak qui le supplie de reconnaître le travail et le talent des autres et Joanna Hoffmann présentée à la manière d'un Gemini Criquet le guidant sur les bons choix humains à faire. Cependant, loin de sortir de sa caverne, il ne le fait que pour y emmener sa propre fille pour contempler son instant de gloire illusoire.